Suzon est illustratrice et médiatrice des savoirs par l’art. L’environnement et les enjeux sociaux sont ses sujets de prédilection.
Au sein du collectif rhizoma qu’elle co-crée en 2021 avec Anaëlle Alvarez-Caraire, elle mène des projets de transmission et de vulgarisation scientifique, à travers des créations visuelles, plastiques et sonores. Elle a notamment collaboré avec le Tiers-Lieu Simone – camp d’entraînement artistique et le Conahcyt (Consejo nacional de humanidades, ciencias y tecnologías – Conseil national des humanités, sciences et technologies du Mexique).
Suzon est diplômée d’une Maîtrise en Histoire de l’art – spécialité art préhispanique de l’université Paris- Sorbonne (2017), d’un Master Projet culturels internationaux de l’université de Versailles Saint- Quentin-en-Yvelines (2018) et d’un Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP) de didactique visuelle de la Haute École des arts du Rhin (2022).
Que nous raconte cette œuvre ?
Qu’ouvre-t-elle dans nos imaginaires ?
L’écologie – prise dans son sens le plus ample – est au coeur de la démarche artistique de Suzon.
Il s’agit non seulement d’une science, mais aussi d’une manière de penser les interactions et les processus complexes qui lient les êtres humains et non-humains à leur environnement (au passé, au présent et au futur).
Penser les interdépendances à notre milieu et aux êtres qui le peuplent c’est interroger notre capacité à créer, imaginer, comprendre et vivre ensemble. C’est interroger l’habitabilité de la terre, les inégalités socio-culturelles et raciales ainsi que l’héritage colonial et néolibéral occidental.
Depuis son diplôme de didactique visuelle en 2022, Suzon s’est consacrée à la création de projets artistiques qui prennent leur sens dans leur contexte singulier. Forte de sa formation artistique, où l’art est utilisé comme outil pédagogique et vecteur de sociabilité, elle voit les oeuvres qu’elle produit comme le fruit de ses dialogues avec autrui.
Elle se considère artiste-chercheuse «couteau-suisse», mettant ses compétences artistiques et relationnelles au service de projets qui favorisent la coopération et l’apprentissage.
Le contexte du lieu d’exposition de cette oeuvre vient questionner l’Histoire du café et le colonialisme dans lequel ce produit s’inscrit. L’oeuvre prend sens dans ce lieu d’exposition par le sujet qu’elle traite et dans le même temps entre en dissonance avec le contexte industriel d’exposition en évoquant un imaginaire lointain, exotique et agricole/naturel.
Le contexte européen, strasbourgeois, proche de la frontière allemande est important dans la genèse de l’oeuvre. L’usage des jumelles symbolise la possibilité de ponts et d’ouverture à l’autre. Les jumelles fonctionnent également comme des loupes géographique et historique pour réfléchir à notre passé colonial et à notre connaissance de celui-ci.
La facture de l’oeuvre, très colorée, attire l’oeil et le gros plan sur les jumelles interpelle. L’image se compose de différents plans qui permettent de l’appréhender sur plusieurs niveaux de lecture. Elle invite à la contemplation, aux interrogations et à un dialogue collectif sur le sujet de la décolonialité.